Qu'est-ce qu'un extrait Kbis ?
Un extrait Kbis est un acte authentique permettant aux entreprises commerciales de prouver leur existence légale lors de démarches administratives. La plupart des administrations demandent la fourniture d’un extrait Kbis datant de moins de 3 mois. Or, aucune disposition légale ne prévoit cette restriction car un extrait Kbis a une valeur intemporelle. Cependant, étant donné que la plupart des entreprises évoluent rapidement, les institutions ont développé cette pratique afin de garantir que le Kbis soit à jour de toutes les dernières modifications.
Le Kbis infogreffe atteste de l’inscription d’une entreprise au registre du commerce et des sociétés (RCS). Autrement dit, il est le pendant de la carte nationale d’identité d’un citoyen français.
L'extrait Kbis peut être obtenu directement par le représentant légal de l’entreprise ou alors par toute personne intéressée par les informations qu’il contient.
L’extrait Kbis sert à justifier de l’immatriculation d’une entreprise commerciale au RCS et lui permet ainsi de réaliser diverse démarches (administratives, commerciales...) :
En France, c’est le seul document qui permet de prouver l’immatriculation d’une société au RCS.
Sa durée de validité est limitée, elle est de 3 mois.
Toutes les personnes morales qui ont l’obligation de s’immatriculer auprès du RCS possèdent un extrait Kbis : société à responsabilité limitée, par actions simplifiée, anonyme, en commandite simple, en commandite par actions, en nom collectif, civile, groupement d’intérêt économique...
Par ailleurs, l’extrait est appelé LBIS lorsqu’il concerne l’immatriculation d’un établissement secondaire.
Les artisans et professions libérales sont exclus du dispositif car ils possèdent leurs propres moyens d’identification.
L’extrait Kbis contient l’intégralité des informations renseignées lors de l’immatriculation auprès du RCS, à savoir :
Le contenu du Kbis permet aux institutions (bancaires, financières, administratives, commerciales…) de connaître, en quelques lignes, toutes les informations relatives à la société commerciale. Il atteste de son identité et prouve ainsi sa légalité.
Afin d’obtenir un extrait Kbis, une société doit accomplir des formalités auprès du greffe du tribunal de commerce. C’est uniquement lorsque le greffier aura vérifié l’authenticité des documents, la véracité des informations et l’éligibilité de la société qu’il lui délivrera son extrait Kbis, attestant ainsi de son immatriculation et de sa personnalité morale. Une fois l’entreprise immatriculée, elle est tenue de mettre à jour ses informations en cas de changement.
Les personnes physiques et morales sont tenues de remplir des obligations d’information afin d’obtenir leur immatriculation. Le contenu de ces déclarations est détaillé aux articles R. 123-37 à R. 123-75-1 du Code de commerce.
Pour les personnes physiques : Selon l’article R. 123-37 du Code de commerce, les personnes physiques sont tenues de déclarer :
Pour les personnes morales : Conformément aux articles R. 123-53 et R. 123-54 du Code de commerce, les personnes morales sont tenues de déclarer :
Pour les personnes physiques : En application de l’article R. 123-38 du Code de commerce, les personnes physiques doivent également effectuer des déclarations relatives à leurs activité et établissement, elles indiquent notamment :
Pour les personnes morales : Conformément à l’article R. 123-53 du Code de commerce, les personnes morales sont également obligées de renseigner les informations suivantes concernant leurs activité et établissement :
Les dispositions du Code de commerce contiennent toutes les informations relatives aux obligations d’immatriculations incombant aux personnes morales.
Tout d’abord, l’article L. 123-1 du Code de commerce indique quelles sont les personnes concernées par l’obligation d’immatriculation au RCS :
N.B. pour les sociétés en nom, l’immatriculation de la société emporte immatriculation des associés (article R. 123-34 du Code de commerce).
Pour les personnes physiques : L’article R. 123-32 du Code de commerce prévoit que toute personne physique ayant la qualité de commerçant doit demander son immatriculation dans un délai de :
Pour les personnes morales : L’article R. 123-36 du Code de commerce opère une distinction entre :
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Pour les personnes physiques : L’article R. 123-32 précité indique également le lieu où les personnes physiques doivent effectuer leurs démarches d’immatriculation. Elles doivent être faites auprès du greffe du tribunal de commerce dans le ressort duquel se trouve :
Pour les personnes morales : L’article R. 123-35 du Code de commerce impose aux personnes morales de s’immatriculer auprès du greffe du tribunal de commerce dans le ressort duquel est situé leur siège social.
Si le siège est situé à l’étranger ou hors d’un département, c’est le greffe du tribunal du lieu d’élection de domicile français qui est compétent.
L’immatriculation d’une personne, physique comme morale, emporte des conséquences juridiques. Tout d’abord, comme indiqué précédemment, l’immatriculation permet la naissance juridique de la personne, elle acquiert la personnalité morale. C’est l’extrait Kbis qui vient entériner ceci en apportant un document authentique, constamment mis à jour, qui retranscrit l’intégralité des informations relatives à la personne.
Par ailleurs, le Code de commerce précise, à son article L. 123-7 que l’immatriculation entraîne une présomption simple de la qualité de commerçant. Dès lors, les administrations et tiers peuvent valablement renverser cette présomption en apportant une preuve contraire.
Les articles R. 123-45 et R. 123-46 du Code de commerce prévoient que dès qu’une modification est apportée (changement de siège social, augmentation ou réduction du capital, démission d’un gérant...) elle doit faire l’objet d’une demande d’inscription modificative.
Cette demande doit être transmise dans un délai d’un mois à compter de ladite modification.
Les démarches doivent être effectuées auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) compétent ou du greffe du tribunal de commerce du ressort dont dépend la personne.
Les démarches à effectuer en cas de mise à jour du Kbis diffèrent en fonction de l’objet de la modification.
Par exemple, en cas de d'augmentation du capital social en numéraire, il est nécessaire d’effectuer, dans le mois suivant la prise de décision de l’augmentation, les démarches suivantes :
Toute personne qui ne se conforme pas aux obligations légales sera passible de sanctions (amendes, peines d’emprisonnement et complémentaires) prévues aux articles L. 123-3 à L. 123-5-2 du Code de commerce.
Par ailleurs, le Code du travail assimile à du travail dissimulé par dissimulation d’activité le fait de ne pas s’immatriculer au RCS ou de poursuivre son activité après un refus d’immatriculation (article L. 8221-3).
Pour les personnes physiques : L’article L. 8224-1 du Code du travail punit de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende toute personne physique qui se rend coupable de travail dissimulé (total ou partiel).
De plus, des peines complémentaires sont prévues à l’article L. 8224-3 du Code du travail, telles que : l’interdiction d’exercer certaines fonctions publiques, de se positionner sur des marchés publics pendant maximum 5 ans, l’obligation d’affichage ou de diffusion de la décision prononcée à l’encontre de l’intéressé et la confiscation des biens meubles et immeubles ayant servis à commettre l’infraction.
Pour les personnes morales : Les articles L. 8224-5 du Code du travail et L. 131-38 du Code pénal prévoient que les personnes morales qui se rendent coupables d’un délit de travail dissimulé sont passibles d’une amende de 225 000 €.
Par ailleurs, l’article L. 8224-5 précité prévoit également les peines complémentaires suivantes : la dissolution de la personne morale ; l’interdiction, définitive ou de 5 ans maximum, d’exercer directement ou indirectement une ou plusieurs activités professionnelles ou sociales ; le placement sous surveillance judiciaire pendant 5 ans maximum ; la fermeture, définitive ou de 5 ans maximum, de tous les établissements ayant permis de commettre les faits incriminés ; la confiscation des biens meubles et immeubles ayant servis à commettre l’infraction et enfin l’interdiction pendant maximum 5 ans de percevoir toute aide publique de l’Etat, des collectivités territoriales et leurs établissement ou groupements ainsi que toute aide financière d’une personne privée chargée d’une mission de service public.
Le Kbis est public, dès lors, toute personne intéressée par son contenu peut en obtenir un extrait. Cette demande se fait généralement auprès des greffiers des tribunaux de commerce, par courrier ou directement en ligne. Cependant, nombreux sont les prestataires qui commercialisent les extraits Kbis en ligne.
Lorsque le Kbis est délivré par les services du greffe, il peut se présenter sous deux formes :
Il existe deux manières d’obtenir un extrait Kbis :
Le coût d’un extrait Kbis varie en fonction de son moyen d’obtention et de qui en fait la demande :
L’extrait K est le corolaire de l’extrait Kbis, pour les personnes physiques exerçant sous la forme d’entreprise individuelle.
La principale différence entre ces deux types d’extraits réside dans leur champ d’application :
Les artisans et les professionnels exerçant une activité libérale sont exclus du champ d’application de l’extrait K.
Dès lors, les Kbis auto-entrepreneur ou Kbis micro-entreprise n’existent pas ! Que vous soyez auto-entrepreneur ou micro-entrepreneur, vous êtes uniquement concernés par l’extrait K.