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La fusion-acquisition, tout savoir pour mieux comprendre !

Quels sont les différents types de fusion-acquisition ? Quelles sont les formalités et comment fonctionne la fusion-acquisition ? On vous dit tout dans cet article.

de Raïssa MAMANE
5 min

du 10 mai. 2023

Sommaire

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1. Définition de la fusion-acquisition

L’opération de fusion de sociétés peut prendre différentes formes telles que la fusion-absorption, la fusion-association, l'acquisition de contrôle ou encore la scission. Ces opérations visent à renforcer la position de l'entreprise sur le marché et à diversifier ses activités. Toutefois, elles doivent respecter un formalisme strict pour être réalisées dans les règles de l'art.

Il existe plusieurs types de fusion dont les dispositions générales sont fixées aux articles L.236-1 à L.236-7 du Code de commerce. 

Dans le cadre de la fusion-absorption, une entreprise absorbe une ou plusieurs autres entreprises en intégrant leur patrimoine par le biais de la transmission universelle de patrimoine, ce qui entraîne la dissolution sans liquidation de la société absorbée.  

Toutefois, dans une fusion-acquisition, une entreprise prend le contrôle d'une autre entreprise en rachetant une partie ou la totalité de ses actions. Les deux entreprises continuent donc d’exister.  

Il existe trois axes stratégiques de fusion-acquisition :  

  • Effectuer une opération dite de fusion-acquisition verticale : Cette pratique consiste à prendre le contrôle d’une entreprise qui se situe en amont ou en aval de la chaine de production dans le but de réduire les coûts de production. Par exemple, une entreprise de construction immobilière achetant une entreprise de ciment.
  • Effectuer une opération dite de fusion-acquisition horizontale : Cette pratique consiste à acheter une société dans le même secteur d’activité dans le but d’augmenter ses parts de marché ou d’éliminer la concurrence, par exemple.  
  • Effectuer une opération dite de fusion-acquisition conglomérat : Cette pratique consiste à diversifier l’activité de l’entreprise par le rachat d’entreprises en dehors du secteur initial.  

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2. Comment fonctionne la fusion-acquisition et quelles sont les différentes étapes ?

Le formalisme lié à la fusion-acquisition est un aspect important à prendre en compte lors de la mise en œuvre d'une telle opération. En effet, certaines règles et procédures doivent être respectées pour que la fusion-acquisition soit valable sur le plan juridique.

Voici les principales étapes à suivre pour réaliser une fusion-acquisition :

La préparation de l'opération : Les entreprises impliquées dans la fusion-acquisition sont d’abord soumises à un audit préalable de la situation financière, juridique et opérationnelle de l'entreprise cible pour évaluer les risques et les opportunités liés à l'opération. C’est lors de cette première phase qu’elles entament la négociation des termes de l'opération et notamment le prix, les modalités de paiement et les conditions de clôture.  

L’approbation des organes de direction : Les organes de direction des entreprises impliquées (conseils d'administration etc.) approuvent la fusion-acquisition. Cette étape implique souvent la rédaction et la signature du protocole d’accord qui précise les termes et conditions de l'opération et marque la fin des négociations.

Le dépôt du dossier de fusion et publication de l'avis de fusion : Les entreprises déposent un dossier de fusion auprès des autorités compétentes (généralement le greffe du tribunal de commerce) publient un avis de fusion dans un journal d'annonces légales pour informer le public de l'opération.  

La clôture de l'opération : L'opération est clôturée lorsque toutes les formalités ont été remplies et que les actes de cession sont définitifs. Les entreprises peuvent alors procéder à la répartition des actions ou des actifs et à l'intégration des activités.

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3. L’accomplissement des formalités liées à la fusion-acquisition

Les formalités à effectuer auprès du greffe, des impôts et du journal d'annonces légales pour une fusion-acquisition, en France, sont les suivantes :

Formalités auprès du journal d'annonces légales :

L’entreprise absorbée doit publier un avis de fusion dans un journal d'annonces légales, dans le département du siège social de la société résultante. Cet avis doit être publié, en général, au moins 15 jours avant la date de l'assemblée générale qui doit approuver la fusion.

Le délai de publication de l'avis de fusion dans le journal d'annonces légales dépend de la forme juridique des entreprises concernées par la fusion.  

Par exemple, pour les sociétés par actions, l'avis doit être publié au moins 1 mois avant la date de l'assemblée générale. Pour les autres formes juridiques, le délai est généralement de 15 jours.

Il est important de noter que ces délais peuvent varier en fonction de la situation de chaque entreprise, de sa forme juridique et de la réglementation en vigueur. Il est donc conseillé de se renseigner auprès d'un professionnel du droit pour s'assurer que toutes les formalités sont remplies dans les délais requis.

Formalités auprès du greffe du tribunal de commerce :

Les entreprises déposent un dossier de fusion au greffe du tribunal de commerce compétent dans un délai d'un mois avant la date de l'assemblée générale qui doit approuver la fusion. Ce dossier doit contenir les pièces suivantes :

  • Le projet de statuts de la société résultante de la fusion ;
  • L'acte de fusion ;
  • Le rapport du commissaire aux comptes, le cas échéant (la nomination d’une commissaire aux apports est subordonnée à certaines conditions) ;
  • Une attestation de dépôt des comptes annuels de chacune des entreprises concernées.

Formalités auprès des impôts :

Les entreprises effectuent certaines formalités auprès des impôts, notamment l’enregistrement de l’acte de cession. Elles ont l’obligation d’informer les services fiscaux compétents de la fusion, de ses conséquences fiscales et de fournir les documents nécessaires pour la mise à jour de leur situation fiscale.

Pour conclure, la fusion-acquisition peut être un moyen efficace pour les entreprises de réaliser leur stratégie de croissance en acquérant des entreprises existantes ou en fusionnant avec elles. Les avantages comprennent l'acquisition de nouveaux talents, de nouvelles technologies et de nouveaux marchés, ainsi que la réduction de la concurrence et des coûts de production. Cela peut également permettre aux entreprises d'élargir leur portefeuille de produits et de services.

Cependant, la fusion-acquisition peut également présenter des inconvénients tels que la difficulté de fusionner deux cultures d'entreprise différentes, la perte de talents clés et la hausse des coûts opérationnels. De plus, si l'entreprise cible n'est pas bien intégrée, elle peut entraîner une perte de valeur pour l'entreprise acquéreuse et ses actionnaires.

In fine, la décision de poursuivre une fusion-acquisition dépend des objectifs de l'entreprise et des risques et opportunités associés à la transaction. Une planification minutieuse et une diligence raisonnable sont essentielles pour minimiser les risques et maximiser les avantages potentiels.  

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Raïssa MAMANE
Juriste

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