L’assemblée générale est un moment important du fonctionnement d’une association depuis sa constitution jusqu’à sa dissolution. Rédigé au cours de celle-ci, le procès-verbal d’association est un document dont il convient de maîtriser la rédaction afin de lui donner un caractère incontestable. De quoi s’agit-il ? Que doit contenir un procès-verbal d’association ? Qui doit le rédiger et le signer ? Comment le conserver ? Nous vous disons tout dans cet article.
Prévu de manière quasi systématiques dans les statuts, le procès-verbal d’association est un document qui enregistre par écrit les décisions prises au cours d’une assemblée générale.
Il est destiné à donner une image fidèle de cette assemblée générale et de son déroulement. Tout en étant un outil destiné à prouver la régularité des décisions prises, le procès-verbal permet également de :
À l’exception de certaines formes d’associations, la loi de 1901 relative au contrat d’association n’impose ni d’organiser des assemblées générales ni d’en dresser procès-verbal. D’ailleurs, aucune sanction n’est prévue en l’absence de procès-verbal.
Cependant, le procès-verbal d’association devient obligatoire si les statuts ou le règlement intérieur le prévoient. Même si ce n’est pas le cas, la rédaction d’un procès-verbal relève indéniablement des bonnes pratiques de gestion d’une association.
Bon à savoir : la rédaction de procès-verbal est obligatoire pour les associations reconnues d’utilité publique (ARUP) et pour celles bénéficiant de subventions publiques.
Qui dit procès-verbal d’association dit assemblée générale. En effet, un procès-verbal doit être établi à chaque assemblée générale afin d’en garantir la sécurité juridique.
Il peut s’agir d’une :
Pour déterminer qui rédige le procès-verbal d’association, il faut à nouveau se référer aux statuts ou au règlement intérieur. Quand rien n’y est mentionné, l'assemblée générale doit élire le président et le secrétaire de séance, dont les identités devront être mentionnées dans le procès-verbal.
Qu’il soit établi en version papier ou par voie électronique, le PV d’assemblée générale doit être rempli de manière claire, sans rature ou surcharge. Il peut s’agir d’un registre ou de feuillets numérotés pour assurer que le document est entier.
Rédiger un procès-verbal d’association implique d’y reprendre les mentions exigées par les statuts ou le règlement intérieur. Cela se comprend aisément par le fait que l’objectif est faire preuve de la réalité et de la régularité de l’assemblée générale et de ses décisions.
Le plus souvent, le procès-verbal d’association doit contenir les indications suivantes :
L’objectif n’est pas de retranscrire l’intégralité des échanges, mais de donner une image fidèle des éléments les plus importants des discussions ainsi que des délibération et votes.
Lorsque les statuts l’imposent, le procès-verbal d’association doit être approuvé par l’assemblée générale suivante. Il importe que ce point figure à l’ordre du jour de cette réunion.
Au choix, le document peut être transmis avec la convocation ou lu en séance avant d’être soumis au vote.
Cette pratique étant relativement lourde, de nombreux statuts indiquent que c’est le conseil d’administration qui est compétent pour valider le procès-verbal d’association. Ce sont donc à nouveau les statuts qu’il faut consulter sur ce point.
La signature du procès-verbal d'assemblée générale d'association est impérative. Ce sont encore les statuts qu’il faut consulter pour savoir qui doit signer. Il s’agit le plus souvent du président de l'association et du secrétaire de l'assemblée. En apposant leurs signatures, ils s’engagent sur la véracité du contenu consigné dans le PV.
En ce qui concerne les associations reconnues d’utilité publique, ce sont obligatoirement le président et le secrétaire désignés de l’association qui signent le procès-verbal d’assemblée générale. Lorsqu’un signataire est empêché, Les juridictions admettent que le procès-verbal soit signé par un représentant de même niveau dans l’association (vice-président, trésorier).
Notons que rien n’empêche que d’autres dirigeants de l’association signent en qualité de témoins.
Contrairement au compte-rendu qui n’a qu’une vocation informative, le procès-verbal d’assemblée générale est recouvert d’une force probatoire.
En effet, dans la mesure où il a été établi conformément aux statuts ou au règlement intérieur, le procès-verbal d’association s’impose aux membres de l’association. À l’égard des tiers, une formalité de publicité peut être exigée notamment pour les déclarations modificatives.
En cas de litige ou de contestation ultérieure, le procès-verbal d’association fait preuve à condition de répondre aux conditions suivantes :
À défaut de répondre à ces conditions, le procès-verbal pourra faire l’objet de contestations et sera susceptible d’être annulé.
De plus, l’annulation d’un procès-verbal d’association peut entraîner l’annulation de l’assemblée générale en ce compris les décisions prises. La jurisprudence montre que l’annulation d’une assemblée générale est ouverte quand les irrégularités constatées sont expressément sanctionnées de nullité par les statuts ou ont une incidence sur le déroulement et la sincérité des délibérations.
C’est notamment le cas quand :
Fidèle à la grande liberté d’organisation qu’elle accorde aux associations, la loi de 1901 n’impose aucune obligation générale de conservation des procès-verbaux d’association.
Cependant, les statuts ou le règlement intérieur peuvent imposer l’utilisation d’un registre des délibérations pour les assemblées générales. C’est le cas des associations reconnues d’utilité publique.
Obligation ou non, la tenue d’un registre des délibérations est une pratique utile car elle permet de justifier les décisions prises et de prouver leur régularité. Quand il n’est pas obligatoire, le registre peut consister en un simple classeur à feuillets mobiles ou en une solution d’archivage électronique telle que proposée par Axiocap.
Dans une optique de sécurité juridique, il est conseillé de conserver et classer également les convocations, les feuilles de présences émargées, les bulletins de vote.
Bon à savoir : il ne faut pas confondre le registre des délibérations avec le registre spécial des associations. Ce dernier était obligatoire jusqu’en 2015 et visait à conserver les modifications importantes apportées au fonctionnement de l’association.
Sauf si les règles statutaires le prévoient, il n’y a pas d’obligation à transmettre une copie du procès-verbal d’association aux membres de l’association. Dans la pratique, les adhérents sont souvent autorisés à le consulter au siège de l’association et à en demander une copie. Certaines associations le diffusent également en ligne sur leur site internet, parfois dans un espace réservé aux adhérents.
Il existe cependant une obligation de publicité. En effet, la loi de 1901 exige un dépôt auprès de la préfecture afin de rendre opposable aux tiers un procès-verbal relatif à :
C’est ainsi qu’un procès-verbal portant sur l’approbation des comptes annuels, la nomination d’un commissaire ou compte ou encore sur le budget de l’année suivante ne doit pas être communiqué à la préfecture, alors qu’un changement de président ou de statuts doit l’être.
L’organisme bancaire peut également exiger le procès-verbal d’association modifiant les personnes autorisées à assurer la gestion des comptes bancaires.